L’absentéisme au travail prend un sens très large, pour la définir de façon simple, il se caractérise par une répétition d’absences sur le lieu de travail qui aurait pu être évité par une prévention des facteurs de dégradations des conditions de travail tant sur le plan physique, relationnel qu’organisationnel.
Cette définition évoque alors le rapport entre conditions de travail et absentéisme. À part les problèmes de santé qui sont pris en compte, le bien-être au travail et la qualité de vie en sont également des composantes à considérer en entier.
On peut alors illustrer l’absentéisme en France par des études statistiques élaborées par des plateformes spécialisées dans les contre-visites médicales de salariés en arrêt de travail.
Quelques chiffres sur l’absentéisme en France
D’après les études effectuées par un assureur, le taux d’absentéisme ne cesse d’augmenter dans l’Hexagone. En 2016, le nombre de jours d’absence par fonctionnaire ou salarié absent s’élevait à 35,5. On constate alors une augmentation de 6 % par rapport à 2010.
Les salariés ou les fonctionnaires les plus touchés par l’absentéisme sont les ouvriers avec 40,7 % d’absences au moins une fois. Ensuite, les techniciens et les agents de maîtrise avec 36,2 %, les employés avec 34,5 % ainsi que les cadres avec un taux d’absence au travail de 27,8 %.
Malgré cette augmentation des chiffres observée, la France n’est pas la championne d’Europe en ce qui concerne l’absentéisme au travail. En effet, l’Italie occupe la première place avec 19 jours d’absence en moyenne par an. Ce chiffre se calcule sur toute la population active.
L’absentéisme chez les privés
L’absentéisme est une situation compliquée pour les entreprises. L’an passé, un cabinet spécialisé estimait le coût à plus de 60 milliards d’euros par an pour l’ensemble des entreprises privées.
Ce chiffre comprend les coûts directs concernant le remplacement du salarié, le maintien du salaire, et la perte de valeur ajoutée. Il se porte aussi de manière indirecte sur la prévention de l’absentéisme et le coût de la prévoyance, etc. Les chiffres publiés par un assureur confirment également cette étude.
Effectivement, centrée sur le secteur privé, cette étude montre clairement que 34,1 % des salariés des entreprises privées ont été absents une fois en 2016 pour cause de maladie avec un taux d’absentéisme moyen de 35,5 jours calendaires. Par exemple, pour une société de 1000 salariés, ces absences maladie représentent en moyenne 43 salariés en temps plein. Bien évidemment, ces arrêts sont plus fréquents dans les travaux où le taux de pénibilité est très élevé, comme chez les métiers des ouvriers avec 40,7 % dans l’année contre plus de 27 % pour les cadres.
Les arrêts de travail sont plus longs chez les seniors avec plus de 50 jours pour les personnes de plus de 50 ans contre 29,5 jours pour les jeunes de 30 à 39 ans. On constate également quelques importantes disparités régionales sur ce qui concerne l’absentéisme dans les secteurs privés en France.
L’absentéisme chez les publics
Il est important de comparer les statistiques d’absentéisme chez les privés avec celles du public. Les salariés du secteur privé font face à 3 jours de carence contre aucun par rapport aux fonctionnaires.
Or, le cabinet d’assurance spécialisé dans l’absentéisme des fonctionnaires a rendu une édition de son baromètre de l’arrêt au travail chez les fonctionnaires des collectivités territoriales.
Dans le résultat de ce baromètre, le cabinet stimule qu’en 2016, presque la moitié des agents territoriaux avaient été absents pour cause de santé avec une durée moyenne de 37 jours. Il est important alors de déduire que l’absentéisme est nettement plus élevé dans le secteur public que dans les entreprises privées.
Toutefois, il est plus raisonnable de préciser que l’étude du cabinet d’assurance se basait sur la totalité des arrêts pour cause de santé comme la maladie, mais également les congés de maternité et les accidents du travail, là où l’agence restreint ses statistiques aux arrêts pour cause de maladie.
Moins d’absence dans les fonctions publiques d’États que dans les secteurs privés
Les agents des collectivités territoriales ne représentent pas la totalité de la fonction publique. Dans l’étude effectuée en 2016 portant sur le rapport des finances locales, on estimait un niveau alarmant de l’absentéisme dans les domaines des collectivités locales, qui était nettement plus élevé que dans les autres secteurs publics.
Au passage, on chiffrait à 1961 euros par fonctionnaire le coût d’arrêt au travail dont 44 % sont imputables aux jours de congé ordinaires. Le rapport permettait alors de réaliser une comparaison de l’absentéisme sur les chiffres de l’année 2012.
De ce fait, le pourcentage d’agents effectuant au moins 1 jour d’arrêt pour congé santé au cours d’une semaine donnée était de 4,5 % dans le secteur public territorial, 4 % dans le domaine public hospitalier et 2,9 % dans le secteur public d’État, chiffres comparables avec les 3,6 % de la fonction privée.
Ces résultats s’expliquent aisément comme suite, dans les collectivités locales, on constate un nombre important des fonctionnaires dans la catégorie C qui travaillent dans des métiers disposant d’un absentéisme élevé. Voilà pourquoi l’absentéisme semble plus élevé par rapport à celle du secteur privé.
Par contre, dans la fonction publique d’État où les agents dans la catégorie A et A+ travaillant dans des conditions proches des cadres du privé sont plus présents. Logique, l’absentéisme est alors plus faible par rapport à celle du secteur privé.
Les hommes moins absents que les femmes
L’écart entre l’arrêt au travail des femmes et les hommes se confirme et s’accentue de plus en plus depuis ces dernières années.
En effet, le taux d’absentéisme des femmes en 2016 a atteint les 4,98 %, en forte élévation si on se réfère aux 4,18 % constatés en 2015. Dans la même année, celui du sexe masculin atteint 3,34 % et en baisse par rapport à celle du 2015 avec 3,72 %.
De plus, l’étude sur l’absentéisme portant sur le sexe des salariés et des fonctionnaires affirmait qu’il a aussi des différences importantes sur le plan régional.
C’est en région Île-de-France que les agences d’assurances constatent le taux d’absentéisme des hommes et des femmes le plus bas. À 3,36 %, c’est la seule région ou le taux d’arrêt au travail est légèrement inférieur à 4 %. Dans les autres régions de France, les Hauts-de-France, la Corse et le Grand-Est occupent la première place du classement. Ces 3 régions affichent les taux les plus élevés avec 5,93 %, 5,90 % et 5,13 % en 2016.